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Photo du rédacteurFrank Ngassa

LES CHRONIQUES DE LA GUILL Chapitre IV

Le management dans un dans un quartier économique communautaire - Entre héritage culturel et efficacité professionnelle


Dans un quartier comme La Guillotière, où se croisent cultures, origines et histoires variées, le management d’une entreprise, notamment d’un salon de coiffure comme le Salon Mahena, nécessite une approche particulière. Ces espaces, souvent étiquetés de “quartiers communautaires”, regorgent pourtant de richesse humaine et de diversité culturelle. Cette réalité demande un management adapté, loin des modèles standardisés que l’on retrouve dans les ouvrages classiques de gestion.


Comprendre le contexte culturel : une clé pour le management


Dans un salon de coiffure africain, le management ne se limite pas à distribuer des tâches ou à superviser. Il inclut une dimension profondément humaine, influencée par la culture. Par exemple, les termes tels que tonton, tata, petite sœur, ou encore papa ne sont pas simplement des familiarités ; ce sont des marques de respect, ancrées dans les traditions africaines.


Cette manière de s’adresser à ses collègues ou à ses clients établit une proximité unique, souvent incomprise dans les cadres de gestion occidentaux. Pour autant, cela ne signifie pas un relâchement des normes professionnelles. Au contraire, ces termes renforcent les liens au sein de l’équipe et fidélisent la clientèle, en créant un environnement de confiance et de respect mutuel.


Les défis du management : entre micro-gestion et autonomie


Dans de nombreuses petites structures comme les salons de coiffure, le management oscille souvent entre deux extrêmes :

1. Le micro-management : Une supervision excessive qui peut étouffer les initiatives et la créativité des employés.

2. Le laisser-faire : Une absence de cadre qui peut conduire à un manque de coordination et à une baisse de la qualité du service.


En tant que dirigeant, j’ai souvent constaté que ces approches, bien qu’instinctives, ne permettent pas d’atteindre les objectifs du salon. Trouver un équilibre entre encadrement et autonomie est essentiel. Cela passe par des outils adaptés à nos réalités culturelles tout en intégrant certaines bonnes pratiques universelles.


S’inspirer des théories classiques pour mieux innover


Les grands ouvrages de management, qu’ils soient écrits par Peter Drucker, Simon Sinek ou d’autres leaders, regorgent d’enseignements précieux sur le leadership, la gestion des équipes et la motivation. Cependant, appliquer ces théories telles quelles dans un salon de coiffure africain peut parfois sembler déconnecté des réalités quotidiennes.


C’est pourquoi je plaide pour une approche hybride :

Adapter les bonnes pratiques universelles (comme la délégation ou la résolution de conflits) aux spécificités culturelles de nos structures.

Créer des ouvrages et des formations spécifiques pour les managers afrodescendants, basés sur notre réalité et notre expérience terrain.


Faire évoluer notre vision du management


Un management efficace dans une structure communautaire repose sur trois piliers :

1. La compréhension des dynamiques culturelles : Les relations hiérarchiques doivent tenir compte des traditions et des sensibilités des employés.

2. L’accompagnement des équipes : Offrir des formations sur la communication et la gestion des conflits adaptées aux réalités culturelles.

3. L’innovation : Intégrer des outils modernes de gestion tout en valorisant les atouts de nos traditions.


Conclusion : Pour un management inclusif et efficace


Le Salon Mahena est bien plus qu’un simple salon de coiffure ; c’est un espace où les cultures se rencontrent, où les employés et les clients se sentent valorisés. En tant que dirigeant, j’ai appris que le succès ne repose pas seulement sur la maîtrise des techniques professionnelles, mais sur la capacité à gérer les dynamiques humaines avec respect, compréhension et innovation.


Pour bâtir une économie locale plus forte et durable, il est crucial que les dirigeants d’entreprises communautaires adaptent et fassent évoluer leur manière de manager. S’inspirer des théories existantes tout en développant nos propres modèles de gestion permettra non seulement d’améliorer nos performances, mais aussi de valoriser les richesses culturelles de nos quartiers.



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